Boma-Muanda-Matadi 04 - 09.02.2020

Je vais enfin voir le littoral de la RDC. La RDC possède seulement 38 km de côte, il est donc important de le visiter.

Avec deux amies nous partons à l'aventure dans la province du Kongo-Central, en taxi (env. 8h, en partie sur piste).

Premier arrêt à Boma où nous logeons chez les soeurs. Nous n'avons pas trop de temps de visiter cette ville, mais l'après-midi pluvieux qu'on y passe, nous laisse une très belle impression. De belles anciennes bâtisses coloniales. Boma a été la capitale de l'Etat indépendant du Congo, puis du Congo belge, du 01.05.1886 au 31.10.1929. 

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, la plus ancienne cathédrale de la RDC a été achevée le 02.09.1886 dans une usine de forgerie en Belgique et a été embarquée dans la bateau "Africa" le 26.09.1886, pour arriver à Boma le 21.09.1889.

On y trouve également la plus ancienne église du pays, faite totalement en acier.

Le lendemain, nouveau taxi pour aller à Muanda, la seule ville côtière de la RDC (env. 6h de route, piste).

La principale activité économique de Muanda est l'extraction pétrolière, mais en contradiction, le taux de chômage est évalué à 95% de la population. Ce taux reflète la pauvreté dans les zones rurales du pays. 

L'entreprise Perenco, qui gère l'exploitation pétrolière locale, a fait partie des nominés pour le prix Pinocchio (mains sales, poches pleines) organisé en 2014 par l'association "les amis de la Terre". Finalement ce prix ne leur a pas été attribué. Ils ont dû trouver pire. 

Muanda est également l'embouchure du majestueux fleuve Congo, un des plus puissant fleuve du monde, long de 4700 km. 

Le principal attrait de Muanda reste le superbe Parc marin des mangroves. Sa mission est de contribuer à la protection de la forêt des palétuviers et de l'aquafaune d'une part et d'empêcher le braconnage principalement des lamentins d'autre part. Une autre mission est également de sauvegarder les tortues marines. 

Nous avons donc visiter les mangroves, puis des villages posés sur des montagnes de coquilles d'huître d'eau douce, blanchies au soleil. Ces villages sont très pittoresques et les habitants très aimables. Nous y avons acheté plusieurs kilos de kossa (crevettes d'eau douce) et les avons grillées sur place. Un pur délice.  

Nous avons même eu la chance de voir un hippopotame à quelques mètres de notre barque. Il n'en reste plus beaucoup en RDC. Pour être honnête, je n'en menais pas large lorsqu'il a émergé devant notre petite barque. Il ne faut pas oublier qu'il est l'animal le plus dangereux et c'est pas notre petite barque en bois qui nous protégeait. 

Le lendemain matin, réveil à l'aube pour aller au centre d'écloserie des tortues et le lâcher des bébés tortures. 

Waow, quel moment magique. J'en avais les larmes aux yeux de voir plusieurs dizaines de bébés, chercher désespérément à rejoindre la mer. C'est triste de savoir que la plupart ne survivront pas aux différents dangers qu'ils rencontrerons avant d'atteindre l'âge adulte. Pauvres petites choses.

Si vous désirez plus d'informations sur le parc, voici leur site internet, très intéressant: https://mangroves-congo.net

Après une après-midi relax à la plage, nous devons reprendre la route de retour. Cette-fois ci, nous faisons le trajet en bus, jusqu'à Matadi. Je suis étonnée de la qualité et du confort du bus. Le trajet est très long, mais nous avons un bon chauffeur et avons même la chance, ou l'honneur ou la malchance, d'avoir la messe durant une partie du voyage. Heureusement que le prêcheur ne se rendait pas jusqu'à Matadi!!!

A Matadi, nous avions l'intention de prendre le train pour rentrer sur Kinshasa, mais malheureusement, le train n'était pas en fonction, ce jour-là, comme tant d'autres jours. Nous passons donc la nuit à Matadi et le lendemain, prenons à nouveau un bus, pour arriver en fin d'après-midi à Kinshasa avec de magnifiques souvenirs et images en tête.