Fête des sapeurs 10.02.2020

 

Une curiosité congolaise de taille et bien actuelle, qui commence à attirer l'attention de créateurs de renom dans le domaine de la mode ou des arts visuels, c'est la SAPE (société des ambianceurs et personnes élégantes) soit un courant sociovestimentaire unique à Kinshasa et à Brazzaville qui consiste à porter des vêtements de marque ou des vêtements confectionnés soi-même, que l'on affiche ostensiblement, en adoptant une attitude extravagante. La SAPE est une forme de métissage du dandysme colonial belge, de la flamboyante identité zaïroise et d'une fantaisie bon enfant bien kinoise. Les sapeurs, ces chantres de l'élégance hautement revendiquée, se réfugient dans l'art de s'habiller chicos pour fuir la misère environnante. Ils ont même érigé ce courant en religion (Kitendi), dont ils célèbrent le culte en février en mémoire du décès de leur maître sapeur Stervos Niarkos. L'influence de la sape se retrouve aujourd'hui jusqu'aux fashion shows européens, via des designers et collections inspirées de ce courant dandy à souhait. Et qui contribue ainsi à populariser la singularité et la créativité congolaises.

N'ayant pas pu participer à la fête à proprement dit au cimetière, célébration en hommage à Stervos Niarkos, j'ai néanmoins eu la chance de me promener dans le quartier de Matonge, quartier où se retrouvent les sapeurs, avec un groupe de sapeurs et passer toute la soirée avec eux. C'était vraiment une expérience mémorable et l'année prochaine, sans faute, je participerai à la commémoration au cimetière.