Kongo Central 01. - 05.04.2021

Je pars seules avec un ami guide et un chauffeur à la découverte ou redécouverte d'une partie du Kongo Centrale.

C'était magique, merveilleux. Ce pays me fascine, m'émeut et m'inquiète également. Nous avons été pris dans les tracasseries (mot bien congolais pour parler des problèmes que cherchent à nous mettre sur le dos les policiers et autres personnes croyant avoir un certain pouvoir) à Matadi et à Inga.

Le reste du voyage s'est passé à merveille. Bien que j'avais déjà visité Kisantu, j'ai voulu y retourner pour visiter l'intérieur de la belle cathédrale. J'ai également voulu retourner et dormir à Mbanza-Ngungu et Boma, qui m'avaient laissé une très belle impression lors de mon dernier passage, rapide. Je n'ai pas été déçue.

Ces voyages sont éprouvants, car les routes sont dans un état lamentables, les règles de circulation inexistante et ce qui n'améliore rien, de nombreux camions restent en panne sur la route. 

Un peu d'information sur le barrage d'Inga: le projet de construction des barrages d'Inga datent de l'époque coloniale. En 1925, un plan ambitieux est soumis au roi des belges, Albert: la construction de sept barrages visant à faire de la colonie la première puissance énergétique du continent capable d'exporter son électricité. Mais la crise de 1929, puis la Seconde Guerre mondiale compromettent sa réalisation. Le projet est relancé à la fin de l'époque colonial, en 1958.

Avec l'indépendance du Congo et la fin de la colonisation belge en 1960, ces projets ne seront jamais matérialisés. Finalement c'est sous le régime du Président Mobutu que les barrages d'Inga I et II seront construits. L'objectif était de fournir l'électricité à une usine d'aluminium géante et à l'industrie chimique de pointe, mais aussi l'acheminement du courant d'Inga jusqu'aux mines de cuivre et de cobalt du Katanga, ce qui nécessite le déplacement de la communauté du site d'Inga à laquelle les Belges étaient prêts à payer une compensation.

A l'époque, quand les cours des matières premières, qui font la fortune de la colonie belge et de la Belgique, sont au plus haut. On peut cependant douter de la volonté des Belges d'indemniser les autochtones. Car il n'était pas dans l'habitude des colons belges et plus généralement européens, d'indemniser les populations locales victimes de la politique coloniale, notamment l'expropriation forcée. Un consortium américain présente une solution en trois phases, correspondant au schéma qui sera retenu après l'indépendance, malgré le coût du projet (320 million de dollars pour Inga I et 3 milliards pour l'ensemble).

Le développement de Inga III et Grand Inga ne sont actuellement qu'au stade de projet.

Ces ouvrages sont construits dans le cadre d'une politique de développement et de prestige du pays par le président Mobutu. La maintenance de ces barrages n'étant pas assurée, ils fonctionnent à capacité réduite. Ils sont exploités par la société national d'électricité (SNEL).

Comme d'autres ouvrages pharaoniques créées dans le pays au service de politiques de prestige qui ne purent être assumés, ils sont qualifiés d'éléphants blancs.

Mais, ces barrages s'avèrent aujourd'hui salutaires. Une bonne gestion de ces ouvrage POURRAIT permettre à la RDC de faire face à ses besoins internes. La bonne gestion des recettes issues de l'exportation de l'énergie produite par les barrages d'Inga I et II POURRAIT permettre au pays de construite d'autres barrages avec les moyens propres, notamment le Grand Inga et de faire face, prioritairement à ses carences en énergie électrique qui freinent son propre développement économique et son industrialisation. Mais, malheureusement, ces ouvrages sont mal gérés et mal entretenus. 

La plupart de l'électricité produite par Inga est envoyée au Katanga pour alimenté les importantes différentes mines, dont Glencore et Gécamines