Tournée de quelques artistes 16.02.2019

Aujourd'hui, nous allons visiter quelques artistes congolais.

 

Tsham, né en 1963 est diplômé de la fameuse académie des beaux arts de Kinshasa. Ce dessinateur hors pair s'est fait une spécialité du travail au stylo à bille. Un simple Bic de couleur noire, avec lequel il dessine sur papier des masques et des statuettes du Congo et d'ailleurs, qu'il met en scène le plus souvent dans la profusion. Il y mélange parfois des motifs plus contemporains.  Après avoir travaillé exclusivement au stylo à bille noir pendant plus de vingt ans, Tsham vient d'introduire la couleur dans ses oeuvres, ou plutôt de la réintroduire puisqu'il avait pratiqué les techniques mixtes au tout début de sa carrière. L'aquarelle et les crayons de couleur viennent désormais teinter les fonds ou mettre en relief certains personnages. 

Tsham est une personne discrète, minutieux et qui sort très peu de son atelier. Il n'en est cependant pas moins ouvert aux autres et nous a très aimablement accueilli dans son humble demeure. 

Ce fut une merveilleuse découverte.

 

Chéri Chérin, né en 1955  est l'une des figure de proue de l'art populaire de la RDC. Après avoir suivi les méandres du débutant, qui l'ont conduit à réaliser des commandes d'affiches et de fresques commerciales, il a développer son style de figuration narrative à partir des thèmes de la société congolaise. La fameuse "sape" (la société des ambianceurs et des personnalités élégantes) à une place particulière dans ses oeuvres, d'autant qu'il fait partie lui-même des pionniers de ce mouvement, aujourd'hui devenu un repère de l'identité congolaise. 

La clé de son succès, outre la vivacité de ses composition et l'aisance de son trait, tient à ce qu'il a su étendre son regard au-delà de la société congolaise pour aborder les sujets internationaux avec la même verve ironique, drôle ou grinçante, dont il use pour peindre des rapports humains au coin de la rue. On s'étonne parfois de ses oeuvres, mais on ne s'ennuie jamais. 

L'art populaire est très répandu en RDC. Celui-ci donne d'infinies possibilités aux artistes de s'exprimer à propos de tous les sujets un peu épineux et ils ne s'en privent pas.

 

Danniel Toya, redonne vie aux "matières mortes" sous formes de robots déconcertants. Il précise que c'est pour libérer les tourments de Kinshasa et peupler "la Belle" de ses imaginaires les plus fascinants.

Il est un jeune sculpteur robotiques, un créateur insatiable qui trouve satisfaction dans le détournement des usages premiers d'objets, jouets électroniques cassés, pièces informatiques, tôles, plastiques et autres matières organiques.

Il se réapproprie ces matières jetées au rebut, qu'il assemble dans une logique de construction utilitaire et assurément esthétique. Chacune de ses oeuvres-robot est une métaphores de la société, pour laquelle il oeuvre en agitateur de pensées afin, selon ses dires, d'"innover et faire évoluer l'humanité".

Danniel Toya est porté par ces fantasmes architecturaux et spatiaux à l'échelle de ses propres imaginaires. Face à l'avenir, il affiche une grande sérénité; le monde sera un jour, orchestré par l'électricité et propulsé en orbite comme la fusée qu'il projette d'y envoyer. 

 

3 artistes totalement différents, mais qui chacun à leur manière, ont des messages très forts à transmettre.

 

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